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La fille de Trieste

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La fille de TriesteOrnella Mufti est incontestablement la plus sensuelle des nouvelles stars du cinéma italien. Elle est belle. Par son regard et sa manière de sourire, elle exprime à l’écran un détonnant mélange de perversité et d’innocence. Dans «La fille de Trieste», elle est fidèle à son personnage. Retrouvant son partenaire de « Conte de la folie ordinaire » réalisé par Marco Ferreri en 1982, « la » Muti joue à nouveau un rôle de jeune femme fragile guettée par une folie qui sommeille en elle. Mais le film de Festa Campanile n’a rien à voir avec celui de Ferreri. Dino, le personnage interprété par Ben Gazzara, n’a pas de la violence dérangeante du Bukowsky de «Conte de la folie ordinaire». C’est un simple créateur de bandes dessinées succombant aux charmes d’une jeune fille sauvée sous ses yeux de la noyade. Peu à peu, Dino découvre que celle qu’il aime est dévorée par une sourde folie. Elle est soignée dans un institut psychiatrique de type ouvert. Elle bénéficie d’une relative liberté et vit, pendant les moments de répit que lui laisse son mal, un grand amour avec Dino. Mais l’équilibre est fragile et la folie surgit, d’abord sous la forme de brusque sautes d’humeur… «La fille de Trieste» est un scénario original de Pasquale Festa Campanile, d’après son propre roman. Cinéaste italien très prolifique, Festa Campanile est aussi romancier, auteur de théâtre et scénariste. Homme érudit et cultivé, presque tous ses films ont été, paradoxalement, des comédies légères. « La fille de Trieste » est une de ses œuvres les plus ambitieuses. Ornella Muti en avait parfaitement conscience puisque pour l’apothéose de folie finale, elle a accepté d’apparaître complètement tondue. La cassette sort en même temps que le film en salles.